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Holy Land
13 janvier 2006

Je suis profondément marquée. Ma peau marque.

Je suis profondément marquée. Ma peau marque. Bleu. Sang. Croûtes. Caca d’oie.  Mon disque mou pour cette mission m’a été préservé mais l’autre? Un trou. Je suis terriblement en manque du dur. Je ressens un vide. Ne sachant pas exactement ce qu’il m’apportait, je sais qu’il m’apportait, d’où le trou. Un abstrait. Ils me disent celui-ci ne pourra se pénétrer. Je leur dis qu’il m’envahit tellement il est profond et que cela m’arrangerait de le combler de temps en temps. C’est quand même un disque dur. Il n’a pas de couleur et les prend toutes, il conserve les odeurs et les saveurs, les bruits et les mélodies. Il les conservait. Enfin, je les retrouverai à la fin de la mission. A l’arrivée, va falloir penser au transfert. Espérons d’ici-là, que le mou ne saturera pas. Déjà cinq jours et j’ai un sentiment de full. Sans oublier le trou qui finalement prend beaucoup de place: plus les informations sont floues moins elles sont compressibles. 

Au sortir de ma brume matinale, bienheureuse dans ma chemise de nuit turquoise transparente, j’ai vu un corps, celui qui dès le reveil saisit ses sun glasses – plutot les classes que les mouches. Il me parlait du sexe feminin romain, j’étais dans l’impossibilité de communiquer: j’avais un landscape à évanouir de ma face.

Tel Aviv et son inédite immigrée. L’air était doux.

Embarquée dans un mini-bus. Banquette arrière. Versant gauche de cette grande route qui emporte  à Nazareth                      droit devant.

On longe la mer sans la voir

Vergers d’oranger.      Eucalyptus en bataille.         Raides conifères.

Bâches bicolores de serres abandonnées livrées au vent.

Barbelés en bobines désordonnées surplombant des murets

Burger King

Maisons parallélépipèdes à étages, plaques solaires, barriques, et paraboles.

L’exotisme judaïque.

Aucun virage

Collines rocailleuses

Plantés les Oliviers.

Ceux-ci n’y sont pour rien dans la légende des pylônes qui séparent les géants des gnomes. Leurs bras donnent naissance à des fils. Se mêlent, ne se mêlent pas. Chacun transporte son message, le même, d’autres ou plusieurs.

"Aïman, quif alleik ? " l'homme au volant converse, pas d'oreillette.

La voix des ondes surprend toujours.

Imaginer le trafic. Ajouter au courant la communication. Le réseau rêveur des mobiles.

IMPERIAL

« Dans ma vie il y’a des cactus… »

Israël - Arizona

Des fruits rouges en forme de grenades.

Où sont les hauts parleurs?

Pancartes et autres signaux bilingues. Le tout nouvel alphabet maintenant accompagné d’un autre, un peu moins inconnu mais tout autant illisible.

Les yeux et les oreilles en dérive                                                   je module

la musique des langues.

Je vous ai livré le paysage. La prochaine fois, je vous parlerai de ce corps et des deux autres en position horizontale dont j’ai aussitôt senti la présence. Fœtus de surcroît.

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