Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Holy Land

20 mai 2006

Brèves par Miss Terry et Black Jack

Ce soir en rentrant, les enfants de l’immeuble m’ont jeté une pierre. POURQUOI ? Le nombre ne fait pas la force. Humilier. Accuser. Incarcérer. Assis au bord de la route, nous les avons vus qui attendaient, un tas de pierres auprès d’eux. Une demi-heure après, ils chantaient, c’était l’heure de la chorale : d’enfance joyeuse. Il ne faut pas reprendre une parole donnée. Je suis rentrée. 39-45. Les bombardements. Je comprends mieux ma grand-mère. A court de manisfetation de l’être en vie. Je pleure parce que tu es beau. Il est des circonstances que seul les graves expriment. S’aimer sans les mains. Dans l’obscurité d’une cage d’escalier, à ma vue, des enfants ont hurlé : Yahoud, yahoud. Ami, t’arrive-t-il de pleurer ? Manger. Dormir. S’amuser. Apprendre. Rire. Aimer. Paniquer. Tuer. Construire un mur. S’aimer. Devenir fou. S’aimer. Prier. Il est où ton papa ? En prison. Elle où ta maman ? En prison. Et tu vas nous chanter quelle chanson ? linge
Publicité
Publicité
19 mai 2006

aujoud'hui par Black

balata_rideau
19 mai 2006

Au club des Jeunes du Camp de Balata par Black

MUMKINE est le résultat de 20 séances travail menées avec les enfants du camp de réfugié de Balata et des enfants de la vieille ville. Ils étaient sur scène le 2 et le 4 Mai. La salle dans laquelle « Mumkine » fut représenté sert habituellement aux cérémonies de Martyrs. Nous avons espéré qu’il n'y en aurait pas pendant les jours de répétitions et de représentations. Il n’y en a pas eu. Les garçons portaient des petites vestes, les filles des barettes dans les cheveux. Elles ont reçues des fleurs après la représentation du 4 Mai. Elles étaient fières. Ce jour là le Consul Géneral de France s’est déplacé à Balata. Les enfants regardés et écoutés étaient particulièrement concentrés. Pendant la représentation, le papier bleu en fond de scène, simple décors servant aussi à cacher deux grandes photos de martyrs se décolla lentement du mur, laissant apparaître la mitraillette d'un des 2 martyrs exposés. Le son du scotch retenti. Les enfants ne bougèrent pas. Chacun assuma le non événement. La veille, le même procédé arriva lors d’une discussion. A la vue de la même mitraillette, Sir Mac s’offusqua. Oui il y a des hommes en armes dans les camps, oui il y a des incursions Israëlliennes très régulièrement, oui les morts sont appellés Martyrs et certains sont représentés en armes sur fond d’Al Aqsa, oui les enfants jettent des pierres sur les chars qui passent, oui ils ont peur du Noir, oui ils dorment la lumière allumée, oui l’UNWRA retire petit à petit ses aides, oui l’éducation est en danger. C’est la réalité. On peut travailler à ce que le réel change. Pourquoi le reprocher ? Tout est tellement compréhensible et explicable. Après la dernière représentation, nous avons quitté les enfants, souriants. Satisfaits. "Aérés" a dit Jamal, leur professeur. Le lendemain 30 chars Israëliens occupaient Balata dès l’aube. Il y eu des arrestations. La bouffée d’air fut courte. La salle retrouva sa fonction. dsc00038
19 mai 2006

WAKE-UP-RADIO-ART-WORKSHOP par Blacky

Lundi 17 Mai 2006, début du work-shop de création Radiophonique donné par Irvic D'Olivier et moi même. (2 fois 3 jours) La radio An-Najah, est au dernier étage de l'Université. (ancien campus). L'espace est petit mais très bien organisé. Cette radio est réputée pour ces informations. Ils sont en contact permanent avec des chauffeurs de taxi qui leur rapportent bénévolement les nouvelles des routes et l'état des choses ... En arrivant dans l'espace, on sens que l'équipe fonctionne, les choses ici circulent sans heurts, ce qui n'est pas fréquent à l'Université. Nous avons 10 étudiants. 2 jeunes filles étudient le français, ce qui nous sera bien utile. 1ère semaine : Récolter la matière Venez le premier jour avec un objet d'attention Un peigne, une rose, un verre d'eau, une bague, de la Ventoline, un téléphone, des clés .... Dans le studio enregistrement en mono l'objet de chacun Traduire vocalement cet objet, sans produire de mots Faire une ambiance (stéréo) en plan fixe de 3 minutes ECOUTE DES SONS Pendant l'écoute écrire des mots sur des petits papiers Mettre les mots dans une boîte Tirer un mot et l'introduire de manière spontanée dans une phrase dont je donnais le début. A la fin de la première semaine, je pense que les étudiants ne voyaient absoluement pas où on allait, la chose rassurante était que les sons avaient des liens entre eux. La matière narrative provenait de l'écoute des ambiances et nous allions forcément pouvoir les monter. Traduction et sélections des phrases. (merci à Saamia) La deuxième semaine de work-shop fut consacrée au montage. Irvic était très concentré, il a ouvert les imaginaires et rendu possible. Une fois les créations terminées, les étudiants furent surpris par ce qu'ils avaient fait. Ils ont manifesté une joie intense. Faire quelque chose au pays des PEUT-ÈTRE procure de la joie. Un groupe à été crée. J'espère qu'ils vont continuer à travailler ensemble. Les 2 créations sont accessibles ici : nightmare (1'35")
réveil (1'53'')
radio wake_up_2 Certains mots sont prononcés en arabe, voici la traduction : 1/Le nightmare - My nightmare is very simple, and I ... (à un certain moment on entend le son d'un petit avion, c'est un avion sans pilote de l'armée Israëlienne. Souvent présents la nuit, ils prennent des images.) - Le problème est à l'intérieur. - Spécialement après l'épidémie de la grippe aviaire. - Je préfère être mécanicien qu'étudier, parce que la vie. - Réveil-Réveil-Réveil - The solution, the solution for having some Narguilé ... 2/ Le réveil - Le matin, heu - Et il n'y a pas beaucoup d'argent. - Je déteste, heu, je déteste quelqu'un. (on entend les taxis qui crient AWARA, c'est le nom d'un des cheick point de Naplouse) - Et il n'y a pas beaucoup d'argent. - J'ai commencé à penser à notre situation. - Je suis tombé dans le désespoir. Réalisation : Mahmoud Al Subu, Isra' Tammam, Wala' Hafnwi, Soufian Jamdeh, Wajdi
19 mai 2006

Le soldat par Miss Terry

Un homme avec un marteau piqueur Qui détruit une route sans rancœur Ça n’existe pas, ça n’existe pas Un homme avec un casque sur la tête Qui tire caché oubliant qu’il guette Ça n’existe pas, ça n’existe pas. Un homme avec un enfant en otage Qui fouille un immeuble par étage Ça n’existe pas, ça n’existe pas Une femme au ventre rond et habité Qui accouche pieds et mains menottés Ça n’existe pas, ça n’existe pas. Eh ! Pourquoi pas ?
Publicité
Publicité
19 mai 2006

Balata par blackjack

Elle est mère. C'est la fête en hommage aux prisonniers. Les habitants du camp de Balata sont rassemblés sur le terrain de football en bithume. Les chaises sont en plastique blanc, les femmes assises d'un côté, les hommes de l'autre. C'est full. Elle est assise au fond parmi les hommes armés. Sur tout le mur en fond de scène des images de prisonniers sont encadrées et disposées les unes à côté des autres. Ce sont leurs hommes, leurs hommes à eux que l'on fête aujourd'hui. Sur la scène,de jeunes adolescents jouent le "sketch" d'une arrestation type. 3 Israëliens armés, un chebab Palestinien les mains plaqués et une mère épleurée. Sur le côté, sous une tente, les enfants jouent le rôle des prisonniers. Assis par terre, ils ont les mains ligotés qu'ils brandissent à celui qui les regarde. Elle, Elle prend l'arme Elle tire en l'air à plein feu et à pleine joie. Aujourd'hui l'opprimé a jouit_____________________ CATHARSIS. balata
19 mai 2006

EN SCENE par Miss Terry

SUR LA SCENE, SANS LA SCENE, EN SCENE Agenda à posteriori Le mercredi 8 mars, Naplouse, Centre Culturel Français JOURNEE DE LA FEMME Première partie : débat « La société palestinienne et la mixité dans l’espace publique » Seconde : concert Chansons, improvisations et danses traditionnellles Sur la danse du pilé-menu, on a chanté une mélodie palestinienne. Le samedi 18 mars, Nazareth, Centre Culturel Français CONCERT : IMPROMPTU EN VOIX ET MELODIE Betty, Coccoci Five, aux flûtes, voix et accordéon, moi au violon, objets, et voix, dans un programme inédit à savoir : -Duo piano préparé- flûte -Adieu Privas suivie d’une improvisation vocale et instrumentale - Famous extracts : Water Music--------Symphonie 40 -Trois solos Belle endormie Flûte et chant El Salam -Improvisation en hommage à Naplouse -Tout se ramène à une affaire de paroles dit et traduit -Mima -Médlé de trad’: Mazurka, Cercle et Bourrée. dsc000231 Le mercredi 22 mars, Naplouse, Université An Najah VERNISSAGE DE L'EXPOSITION : " ETRE OÙ " Suite à un work-shop sur l'autoportrait donné par Black Le 23 mars, Jérusalem, Résidence du Consulat Général de France CEREMONIE DE REMISE DES PALMES ACADEMIQUES Dans le cadre de la fête de la francophonie Sœur Thérèse du collège Saint Joseph de Jérusalem Docteur Nihad Abu Gharbieh du Collège Ibrahimieh de Jérusalem Et Michel Sansour de collège des Frères de Bethléem Ont été décorés Récital, poésie, chant et danse par des enfants de ces trois collèges. Et nous : accueil et chants du patrimoine francophone en conclusion : Réveillez-vous belle endormie, Salam, La complainte du phoque en Alaska. Après les mignardises et la saveur du vin en nos papilles Un petit comité prêt à nous écouter à nouveau. On se lance:Mazurka, Méditations de Thaïs, et Coccolitôt. p1040759 Lundi 27 mars, Naplouse, Centre Culturel Français FETE DE LA FRANCOPHONIE Sketchs des étudiants Prestation de notre chorale du lundi Le Taxi jaune, Belle naplouse, Le gros matou. Petit concert, improvisation et mélodies Mon Amant de Saint Jean, Le bal de la Marine et nos airs traditionnelles préférées : Cercle et bourrée de Betty Kroll. Lundi 3, Mercredi 4, Jeudi 6 et dimanche 9 avril, Naplouse, Centre Culturel Français FETE DE LA FRANCOPHONIE : SEMAINE DE LECTURE Spectacle autour de l’album de jeunesse : « La princesse des neiges » Pour les écoles pilotes de Naplouse Black kack et Betty Black et Coccoci Black et Miss Terry. Mercredi 5 avril, Naplouse, Centre Culturel Français " DE L'ENCLUME A LA PORTE " à la découverte d’œuvres de musique occidentale du xxème siècle sous un angle original. Conférence ludique par Miss Terry p10502071 Lundi 10 avril, Naplouse, Centre Culturel de l’Enfance IMPROMPTU EN VOIX ET MELODIE Betty Kroll : accordéon, flûte et voix Black Jack : voix et objets Coccoci Five : flûte et voix Miss Terry : violon, voix et objets. Samedi 29 avril, Nazareth, Centre Culturel Français " DE L'ENCLUME A LA PORTE " PAR MISS TERRY Mardi 2 et jeudi 4 mai, Balata, Club des jeunes du Camp de Balata MUMKIN, CREATION DE THEÂTRE MUSICALE Dimanche 4 juin, Naplouse, sur les ondes de Radio An Najah Diffusion des deux créations radiophoniques réalisées, lors du wake-up-radio-art-work-shop animés par Black Jack et Difficult Name, par: Mahmoud Al Subu, Isra’Tammam, Wala’Hafnwi, Soufian Jamdeh et Wajdi.
13 mai 2006

il est arrivé

DIFFICULT NAME difficult_name 2m40 yeux verts Caractéristiques : connaissance sans faille du rebond Atout : Séducteur Défaillance : Dégénérécence épidermique Sexe masculin Caste des talons mous
5 avril 2006

Belle Naplouse par Cococci five

blogblog2 Belle naplouse Blanche naplouse Belle naplouse toujours je me souviendrai Je voudrais tant te retrouver comme la première fois belle naplouse blanche naplouse belle naplouse jamais je ne t’oublierai je me souiviendrai oui je me souviendrai je me souviendrai oui jamais je ne t’oublierai (bis)
4 avril 2006

Un work-shop - l'autoportrait - par Black-jack

me bayan Par respect de la morale, - ici - Je censure pour commencer quelques images "à tendance" du travail de Cindy Sherman que je voulais montrer. Nous parlons de l'autoportrait, très vite nous en venons à penser que toutes oeuvres d'Art est en quelque sorte un autoportrait. Aussi nous cadrons le workshop. Se représenter__________________________________________________________________ Les questions se posent calmement. j'établis le planning. L'exposition est prévue le 19 Mars. Beaucoup d'étudiants ont un rapport très scolaire au travail. Faire ce que le prof veut. "fabienne, c'est bien " "fabienne, est-ce que je peux faire ça " Je réalise qu'ils n'ont aucun repère pour juger de la valeur d'un objet, d'une image. Aucun repère de jugement esthétique. Leur culture en histoire de l'Art est très pauvre. Même Orientale. J'observe une tendance a vouloir allourdir les oeuvres en exprimant 3 fois la même idée dans un seul objet. ajouter / expliquer / sur-signifier / commenter Je pense a cette fameuse phrase de Lacan : "dans commentaire, il y a comment se taire" . Je découvre petit à petit les failles de la faculté des Beaux-Arts. Pas d'ateliers pour travailler, pas le droit d'accrocher aux murs, pas de matériel à disposition. Difficile dans ces conditions de trouver l'espace de la création et de l'expérimentation. L'organisation très hiérarchisée, ne facilite pas les initiatives personnelles. Chacun y va de son petit pouvoir. Certains professeur ont une tendance à la *dictature". Au fur et à mesure du workshop, je vois certains étudiants prendrent de l'autonomie par rapport à leur travail. Les travaux prennent forme. Il y a de la joie à l'oeuvre, de la naïveté aussi. Je me rends entièrement disponible. Après une porte, une autre porte. "fabienne, ma tête s'ouvre" A ces mots je suis émue. Je suis triste aussi. Un lien se crée entre nous. Il est plus évident avec les étudiants qui parlent anglais. Notre dernière évacuation empêche le vernissage d'avoir lieu à la date prévue. Nous repoussons l'évenement. Finalement le vernissage à eu lieu le 22 Mars en Présence de Monsieur le Consul Général de la France qui a coupé le petit ruban rouge. Jus d'Orange à la place du vin rouge. Une foule Les étudiants heureux. expo1 expo3
12 mars 2006

Bloquées ... par Bettykroll

12-03 Comme chaque vendredi matin, nous voilà parties pour la belle route de Nazareth. Faut dire que la nature est en fête en ce mois de mars. Soleil et pluie, parfaite complémentarité pour colorer le paysage d’herbe verte et de fleurs multicolores. Les rouges pivoines,des tâches sanguines, pigmentent les champs, le blanc des rochers, l’ombre des oliviers… Bref. Ce sont les chèvres-moutons à poils longs qui nous font sourire de leurs grandes oreilles pendantes et nous regardent avancer nos sacs sur le dos. Mais ce matin, personne ne sort de Naplouse. Des voitures encombrent la route défoncée, les enfants nous saluent en riant « Good morning ! » et les adultes interrogent parfois du coin de l’œil. Non, ce matin, personne ne passe. Des files se forment des deux côtés du chemin. Le flan de montagne à gauche, le ravin à droite. Un homme s’aventure à serpenter la montagne car ce vendredi, jour de repos, il veut rentrer chez lui. Il est presque midi. Presque une heure à se demander quel chemin nous choisissons, quel avenir pour eux et quelle décision des militaires. Ce matin, personne ne circule. Ni dans un sens ni dans l’autre. Pas de route poussiéreuse, pas de village à traverser, pas de vendredi en famille, pas de retour à la maison, pas de visite . Attendre sans savoir pourquoi. « Je suis là depuis 7h30 ce matin. Je travaille à l’Hôpital de Naplouse et je veux rentrer chez moi retrouver ma femme et mes enfants. J’attends. Où voulez-vous que j’aille ? » Personne ne dit rien. Les mitraillettes se lèvent, le ton monte parfois et la foule rebrousse chemin. Elle se déplace pour attendre plus haut sur la route. Les soldats forment une petite rangée de cailloux pour marquer une nouvelle ligne à ne pas franchir. Ils ont 18, ils ont 20 ans. Pourquoi ils ne laissent passer personne ? Aujourd’hui, le soleil est avec nous. Hier, il pleuvait des cordes. Les routes resteront bloquées pour trois jours en l’honneur du carnaval juif. Un week-end de repos et de vie à Naplouse s’offre à nous. Cette fin de semaine, personne ne passe. Et Miss Terry qui restait tranquille à la maison pour un peu de solitude nous voit revenir l’une après l’autre au 6ème étage de l’immeuble 1345 de Manhattan Street. Le repos sera partagé et la solitude offerte à chacune. La vie à quatre chez nous, enfin ! dscn1298
5 mars 2006

Terry au travail par Miss Terry

Lundi matin, je pars offrir un moment musical dans une nurserie. Une quinzaine d’enfants de 1 an et demi à 3 ans m’attendent. Aujourd’hui, exploration vocale à partir des cris d’animaux, bakara, jage, calp, reta… des chansons à danser pour bouger son petit corps. On s’arrête, on s’assoit. Le silence règne. Je sors de mon sac à trésor un nouvel instrument : un petit tuyau en plastique et sa petite baguette. J’improvise sous les regards curieux et amusés des enfants. C’est parti: distribution et expérimentation des gaines électriques : on frotte, vite, très vite, très très vite, moins vite, tout doucement. On met la baguette à l’intérieur, on tourne…on s’arrête, on reprend, on accompagne « Flic flac floc ». Et on range. « L’ était une p’tite poule grise qu’allait pondre dans l’église, pondait un p’tit coco que l’enfant mangeait tout chaud ». On finit autour d’un livre-chanson. Les enfants se font une joie de chercher les p’tits cocos dans les images de l’ album illustré, celui de la poule grise, de la brune, de la rousse…. et moi je chante. ( la nuit comme le jour et moi je fais… ) Je travaille. Lundi et jeudi. Je retrouve Saïd, Jamal, Mutasem, Khaled… mes étudiants, et leur professeur à l’université El Najah. Des pieds et des mains. Mémorisation de motifs rythmiques et écriture au tableau. Exercice de reconnaissance des intervalles -quinte, octave, tierce majeure et mineure. Je suis au piano, ils font les signes que nous avons appris ensemble. Nous essayons de garder au maximum le silence. J’approuve, désapprouve… regards, sourires, je corrige à mon tour par le signe approprié. La musique arabe est avant tout mélodique, modale. Raquam ? Scale ?La tonalité, la verticalité ? C’est difficile ! Notre verticalité ? J’invente des exercices, on chante, on mémorise, on écrit. Again please. Lecture. Cage « Story ». J’aime cette partition. De cette ville de Naplouse encaissée entre deux montagnes, où l’espoir est en déroute, où les routes de terre et bitume sont inaccessibles, le voyage musical prend tout son sens. « Once upon a time, the world was round and you could go on it around and around. » solfege1 nursery
5 mars 2006

atelier de theatre musical par Back Jack

Il nous guide dans les rues de Naplouse, il nous a entendu dire "tête de vache" devant une tête de vache pendue chez le boucher il crie à qui veut l'entendre "tête de Vache" il prend l'espace public il est très drôle nous rions, les Naboulsis surpris par tant d'expression rient aussi. la ville change de couleur un temps_____________________tout est-il permis ? Il s'appelle Mohamed, il habite dans la vieille ville, son père tient le four du quartier. Cette après-midi là, nous sortions de notre atelier de théâtre musical du jeudi. Un moment de plaisir pour les enfants et pour nous. Je garde en mémoire ce chant en solo qu'un jeune du camp de Balata nous a offert, en mémoire aussi, leur corps d'enfants si présent, si plein - leur joie de chanter en français des mots qu'ils avaient écrit. atelier atelier2
5 mars 2006

Le sténopé par Black Jack

stenope1 Voivi une image de la faculté An-Najah de Naplouse. Cette fois-ci j'étais l'assistante du photographe Normand : Patrick Galais, venu donné un work-shop de sténopé aux étudiants d'Arts plastique d'An Najah, university. 5 jours intensifs, avec les petites boites, le papier, la lampe rouge, le diaphragme, le négatif, le positif. Retrouvailles séduisantes avec cette technique photographique primaire. Corriger la lumière par la lumière_________________________________________ "- Qu'est-ce que vous faites avec ces boites ? Tuffaha ?" J'apprends que "Tuffaha" veut dire pomme et est employé à Naplouse également pour dire Bombe. Le work-shop s'est terminé par une exposition des travaux à la maison Darna de Naplouse. Cococci five et Terry ont donné un interlude musical improvisé. La voix de Cococci five a surpris et enchanté les âmes. "C'est quoi cette musique" stenope3 stenope4
5 mars 2006

extrait du journal de Betty Kroll

22-02 Ce n’est pas le mal du pays qui me serre le ventre, Ce sont les « chebabs » qui lancent des pierres, Les hélicoptères qui survolent ce coin de montagne Depuis ce matin. Les coups de feux à répétitions. Les sirènes hurlent, Elles répondent aux coups de feu. Il est 16h12, La vie a repris son cours, Les ambulances se retirent en silence. Un cortège funéraire derrière le croissant rouge. L’ambulance avançait lentement Devant le National Center of Music. Il était 12h30. Nous sommes allés dans une école assister à une répétition de chorale mixte.Les enfants avaient 13-14 ans. Ils chantaient à tout cœur l’histoire de leur pays. Des adolescents non-voyants les accompagnent en musique. Ils chantent, jouent du piano, de la derbouka. ___________________La vie est là Ce matin, Il était 10h40. Concert et partages avec les enfants de l’orphelinat. 1 mois, 18 mois, 4 ou 5 ans, le soleil les accueille sur la balançoire. Cymbales, grelots, boîtes à musique et balle de ping-pong,guitare et flûtes, chant et danse : « Tape ton pied » et « entre dans la danse »! Les mains se lèvent et les voix s’envolent. Il est 16h23, La vie a repris son cours, Les ambulances se retirent en silence. Une vie des Palestiniens, Presque un quotidien. Le sourire aux lèvres, Et le rire au cœur. Si souvent ! « Son frère est en prison… » qui dit prison, dit peine à long terme indéterminée. « Je jouais dans un piano-bar avant la dernière intifada… » Du Gin, du vin et du wiskhy. « Nous ne sortons plus, la circulation hors de la ville n’est plus possible depuis 4 ans » Les chek-points barrent la route. Les hommes d’un côté, les femmes de l’autre. Quand il pleut, partout, la boue ralentit le chemin. De courtes destinations pour de si grands destins. Il est 16h34. La vie a repris son cours, Les ambulances se retirent en silence. _____________________Le silence d’avant émeute me surprend. D’un coup et peu à peu, les voitures ralentissent. Elles se font de plus en plus rare, à s’aventurer sur la route principale. Des silhouettes arrivent en courant. Une voiture brûle Silence et coups de feu Gyrophares Les taxis jaunes remplissent de nouveau la rue. Jérusalem ? Jénine ? Balata ? Il est 16h38 Nous sommes invités à un concert à 18h Des musiciens de Rammallha La vie suit son cours « Je » devient « nous » Mon fiancé est là Karim Krolls, nouvellemnt baptisé, il dort à mes côtés, se repose des tensions de la journée. betty3
23 février 2006

Une bombe cette fille par Cococcie five

cheik Naplouse 21 fevrier Back Cococci five is back Back comme une baffe, une claque Sur les raisons de mon silence, de mon absence je ne piperai mot. Ecrivons qu’il y eu des minutes à déplier comme des nappes où s'inviter à table en tête à tête. « Comment allez vous très chère ? long time no see, let’s have a walk and go to hell » des minutes à déplier comme des cartes ,et y retrouver son chemin ;une chatte y retrouva ses petits . on dit du temps qu'il se déroule, moi je trouve plutôt qu’il se déplie,parfois s’étire, baille, s’étire, bonjour. Troquer un shalom pour un marhaba. Un mot : territoire L’homme au masculin je le vois fait de guerre et d’espace. Prend la place, toute la place ,prend les armes,se déplace,part,se cache,revient,s’avance,se dresse,résiste,donne sa vie,prend la vie. La femme au feminin, faite de temps et de paix. Attente,patience,gestation,cycles,silence,vieillit,renaît,donne vie ; Je croyais cela, et puis j’ai vu les femmes en habit de guerre. Back back, mon dos, dans mon dos ces jours en désaccord à corps. Un aigle plante ses griffes dans mon cou. je me plie par force, tête en arrière je ne vois plus que le ciel les yeux ouverts, les yeux fermés, la lumière. La trace fantôme de quelques nuages en forme d'animaux. Fabuleux chimères, basilique, léviathan. ils hèlent. Tous masculins féminins, ils-elles ondulent. Danse macabre. sabha . en arabe « sab » =difficile. « sahab » =nuage. Porte en tôle des enfers. Par les trous de rouille j’ai la trouille. Je vois celle qui de dos chemine. Je la hèle, elle se tourne. Elle a des yeux d’opale et des cheveux de crin, et son sein se méprend à s’embaler tambour. Volte-face. Elle rebrousse. Et retrousse ses jupes. sous le long manteau gris des dentelles nacrées de corail qui crisse à chaque pas. Il crisse et j’entends ça. Le chant du retour. C’est dit. Elle met les voiles, elle rentre, elle revient, elle arrive, elle est là. Devant moi, elle n a plus rien à voir. Elle a des yeux de jais et des cheveux, oui mais où, sur la tête forcément, sur la tête un fichu, tant et si bien qu’elle ne peut m’entendre, si elle a des oreilles, elles sont aussi dessous. Voilà. Elle s’en fiche, voilà elle s’en fout. Fichu, foulard, voile, cache-misère, cache-beauté. Sous son long manteau gris, brille un fil de métal. A y bien regarder, oui, une bombe. Sous le manteau la bombe, c’est tout ce qu’elle a pu trouver. Une bombe cette fille. Si ce n’est qu’elle n’est que visage, mains et parfum. Elle s’en fiche elle s’en fou, elle a mis toute sa beauté dans ses yeux . quoiqu’elle fixe, elle a ce regard perçant,fier,dur. Aussi la poudre. Sur son visage. La poudre . Elle s’est faite belle pour l’occasion. D’un pas sûr, elle s’avance, des files d’hommes et de femmes plantés là comme des haies d’arbres, s’écartent, si bien que je vois derrière, de mes yeux la terre de Phalestine. Des cailloux éparses au pieds des oliviers. Ci et là des amandiers en fleurs, des gouttes de sang, à y bien regarder, non, des coquelicots, des moutons au poil long, aux longues oreilles, pour enclos, des barbellés. Le ciel est bleu-ocre, un seul nuage. Les couleurs s’absentent. J'abandonne à son sort le décor. Le décor de tout ce cinéma. Zoom arrière : Je vois la femme qui s’avance. Un nuage de poussière s’en empare,épaisse,opaque. Tous toussent sans broncher, ça va passer. Prendre l’air : ici c’est tout ce à quoi on peut aspirer. De l’air. Et la poudre d’escampette. C’est un char qui vient de passer. Un char blindé, vert olive. Une étoile bleu ciel. Le femme réapparait à vue d’œil, elle a le temps contre elle, ou bien la colère. Sa peau plisse, son dos plie. Je commence à comprendre. « awagiz » = grand mère « hawagiz » = check-point Je vois ça. Elle a pris de l’age. Où est ce qu’elle a bien pu le prendre ? Il n’y a pas grand chose ici à prendre. Prendre femme prendre de l’âge prendre son mal en patience prendre les armes se faire sauter sautera,sautera pas ? sauter de joie se la sauter sauter un repas saute mouton au saut du lit au doigt ,un diamant en sautoir la main de Fatima demander la main donner sa main donner sa vie donner sa parole jurer devant Dieu promettre mettre au monde s’en remettre à Dieu ne pas s’en remettre ne pas en revenir en venir aux fait en venir aux mains se serrer la main se serrer la ceinture se serrer contre l’autre serrer les dents montrer les crocs avoir les crocs avoir faim avoir une maison, une femme,un pays avoir peur prendre peur prendre parti se prendre au jeu jouer à saute mouton sauter en l’air se faire sauter la faim,comme la peur,comme l’amour,prend au ventre. ` Cococci five
22 février 2006

keap coll par Betty Kroll

03-02 J’écris. Pourquoi ? Pas à se demander. À vivre le présent qui change à chaque instant. Accepter, L’évacuation Pour 3 jours. Vers une nouvelle terre inconnue… Accueillir ce changement Qui nous mènera encore et pour toujours, Inshalla, Vers de magnifiques rencontres humaines. Richesse de l’autre Partage de l’être. À chaque instant Inshalla. Je vous écris. Miss Betty Kroll prend ses marques, Pose ses mains, Repose son esprit, Équilibre son corps émotif. Je prends soin de me sentir à ma place à chaque instant de cette 1ère vie. Et maintenant, je dois me faire évacuer de cette magnifique contrée qui me rappelle ……Les petits puys de mon enfance. Cococci 5 devait nous rejoindre aujourd’hui dans les hauteurs de Nazareth et la clémence de ce pays ! Son retour est repoussé, son tympan lui murmure encore de se reposer. Nous rentrerons le 16 février 2006. 13 jours d’évacuation au « consulat zarfatit’ » Retours et allers-retours… Un retour « définitif » ? Inshalla betty11
20 février 2006

Les bruits par Cococci five

mur1 Naplouse 20 fevrier Les bruits takata takata le jour,les marteaux piqueurs un immeuble se construit des hommes en habit de poussière tôt levés. Takata takata La nuit,les mitraillettes Un immeuble se détruit Des hommes en habit vert olive tard couchés. Vroom Un Taxi jaune Vroooooom un Char vert Valse des couleurs. mur22 mur3
20 février 2006

La mission SLD-CAT continue

nous1
20 février 2006

Samedi 18 février 2006 par Black Jack

Sur la route Jénine - Naplouse Serrée au fond du taxi service Lunette de Soleil Le paysage est beau, je le découvre tous les Samedis, el yom el Sabat Nous aimons ce voyage. Comme une pause Aujourd'hui l'arrivée à Naplouse a été différente. Soupir du chauffeur, c'est un cheick point volant qui a une tendance à vouloir se sédentariser Une jeep et une grosse motte de terre en travers de la route on ne se gêne pas messieurs, vous êtes 5 il y a 100 véhicules d'un côté, 100 de l'autre environ 600 personnes immobilisés Nous commençons à connaître nos droits de Française et cette fois-ci nous avons impulsivement décidé d'en faire profiter les Palestiniens présents avec nous dans le taxi. "Passez avec nous, vous êtes nos amis." Un sourire sur le visage de cette vielle dame. Le taxi fera demi-tour, pas de Naplouse pour lui aujourd'hui. En marche, nous arrivons près de la jeep. Derrière elle, un talus sur lequel tous ces êtres attendent en observant. Miss Terry pénètre le rayon vide autour du véhicule militaire, elle avance vers les soldats et s'adresse à eux. Le vieille dame me prend la main. Je serre la main. Nous regardons Miss Terry qui nous fait un signe pour qu'on la rejoigne. Cococcie habillée en rose, avance. La jeune palestinienne aussi. Je tiens la dame agée près de mon corps, son mari est devant nous, sa démarche est déséquilibrée, il s'est allumé une cigarette. Tous les chebabs du talus nous observent, je pleure sous mes lunettes, nous traversons lentement le vide qui prend l'allure d'une frontière. Je pleure parce qu'il y a du beau dans une tragédie.
Publicité
Publicité
1 2 3 > >>
Holy Land
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité