5 mars 2006
extrait du journal de Betty Kroll
22-02
Ce n’est pas le mal du pays qui me serre le ventre,
Ce sont les « chebabs » qui lancent des pierres,
Les hélicoptères qui survolent ce coin de montagne
Depuis ce matin.
Les coups de feux à répétitions.
Les sirènes hurlent,
Elles répondent aux coups de feu.
Il est 16h12,
La vie a repris son cours,
Les ambulances se retirent en silence.
Un cortège funéraire derrière le croissant rouge.
L’ambulance avançait lentement
Devant le National Center of Music.
Il était 12h30.
Nous sommes allés dans une école assister à une répétition de chorale mixte.Les enfants avaient 13-14 ans. Ils chantaient à tout cœur l’histoire de leur pays. Des adolescents non-voyants les accompagnent en musique. Ils chantent, jouent du piano, de la derbouka.
___________________La vie est là
Ce matin,
Il était 10h40.
Concert et partages avec les enfants de l’orphelinat.
1 mois, 18 mois, 4 ou 5 ans,
le soleil les accueille sur la balançoire.
Cymbales, grelots, boîtes à musique et balle de ping-pong,guitare et flûtes, chant et danse : « Tape ton pied » et « entre dans la danse »!
Les mains se lèvent et les voix s’envolent.
Il est 16h23,
La vie a repris son cours,
Les ambulances se retirent en silence.
Une vie des Palestiniens,
Presque un quotidien.
Le sourire aux lèvres,
Et le rire au cœur.
Si souvent !
« Son frère est en prison… » qui dit prison, dit peine à long terme indéterminée.
« Je jouais dans un piano-bar avant la dernière intifada… »
Du Gin, du vin et du wiskhy.
« Nous ne sortons plus, la circulation hors de la ville n’est plus possible depuis 4 ans »
Les chek-points barrent la route. Les hommes d’un côté, les femmes de l’autre.
Quand il pleut, partout, la boue ralentit le chemin.
De courtes destinations pour de si grands destins.
Il est 16h34.
La vie a repris son cours,
Les ambulances se retirent en silence.
_____________________Le silence d’avant émeute me surprend.
D’un coup et peu à peu, les voitures ralentissent. Elles se font de plus en plus rare, à s’aventurer sur la route principale.
Des silhouettes arrivent en courant.
Une voiture brûle
Silence et coups de feu
Gyrophares
Les taxis jaunes remplissent de nouveau la rue.
Jérusalem ? Jénine ? Balata ?
Il est 16h38
Nous sommes invités à un concert à 18h
Des musiciens de Rammallha
La vie suit son cours « Je » devient « nous »
Mon fiancé est là Karim Krolls, nouvellemnt baptisé, il dort à mes côtés, se repose des tensions de la journée.
Publicité
Publicité
Commentaires
Y